mardi 18 mars 2008

Canevas de l'étude de Frédéric



ÉTUDE BIBLIQUE
portant sur le
PREMIER LIVRE de SAMUEL 15. - 7 -23


Versets 1-6 : lecture personnelle.
Versets 7-23 : lecture collective à tour de rôle.


LE CONTEXTE
1- Temps du récit

Nous sommes en 1030 BC. Les incursions récurrentes des Philistins en territoire hébreux rendent nécessaire un pouvoir politique fort. D’une Confédération des Juges, Israël devient une monarchie. Saül est le premier titulaire de la fonction royale.
Le texte se déroule au début du règne de Saül proclamé premier roi d’Israël : il devient l’oint du Seigneur, et c’est Samuel qui l’intronise roi (1 Sam. 10, verset 1). Des actions de grâce et des sacrifices de communion marquent l’événement (1 Sam. 11, verset 15).


Le règne de Saül précède le règne de David. On assiste à une guerre contre les Amalécites (versets 1 à 6).
Quelques mots sur cette tribu : lors de leur sortie d’Égypte, les Amalécites (tribu commandée par Agag au moment des événements narrés dans 1 Sam 15) avaient barré la route aux Hébreux qui cheminaient vers Canaan[1]. On sait peu de choses sur les Amalécites, sinon qu’ils étaient apparentés aux peuples « édomites ». Il s’agissait d’une confédération de princes. Le mot Amalek désigne le peuple et non donc le roi appelé Agag.
Peuple situé à un carrefour stratégique : les caravanes venant d’Egypte, du plateau syrien ou de Mésopotamie passaient par-là.

Les versets 2 et 6 sont un rappel de cet événement antérieur.

Carte géographique qui circule.


I - PHASE D’OBSERVATION

Comment découperiez vous le texte ?
1) La victoire malheureuse (v.7-9).
2) La démarche de Samuel (v.10-15).
3) Entre confrontation et confusion : le face –à –face entre Samuel et Saül (v.16-23).

Première partie (versets 7-9) – La victoire malheureuse.


Où se déroule l’action ?
- Face à l’Égypte (verset 7[2]).
Situer le désert de Shur, dans le Sinaï.

Pouvez-vous me dire quels sont les acteurs de ce récit ?
- Dieu - Samuel -Saül –Agag et les Amalécites –Peuple d’Israël –


Quelles actions contées avons-nous aux versets 8&9 ?
- Guerre entre Israël et les Amalécites. Capture d’Agag, roi d’Amalecq.
Où ?
- Havilah…Shur : désert de Chour (dans le Sinaï).

v.9 : qu’est-ce que font les israëlites ? Qu’est-ce qu’introduit le « mais » ?
- Les israëlites vouent à l’anathème tout ce qui n’a pas de valeur et gardent ce qui a de la valeur.

Définir le mot anathème[3].Qu’avez-vous dans vos versions ?

Deuxième partie (versets 10-15) : la démarche de Samuel-

v.10 : quel est le message adressé a Samuel ?
Dieu décide de reprendre le pouvoir qu’il a confié à Saül. Celui-ci n’a pas tenu la parole donnée. Le pacte est rompu.

Que va faire Samuel à partir du moment que les Israélites ont battu les Amalécites ?
Au verset 12, il est fait mention de Karmel, ville que je ne suis pas parvenu à situer sur la carte.
Ensuite, on parle de Guilgal (cf la carte, au nord de la Mer Morte).
Donc, après la victoire remportée sur les Amalécites, les Israëlites rentrent chez eux.

Versets 14-15 : A quoi font référence les mots « meuglements » et « bêlements » ?
Qu’est-ce que c’a nous apprend sur les sociétés antiques (leur nature et la base de leur richesse) ?
- Ce vocabulaire renvoie à la vie pastorale, dans les champs. Vocabulaire rustique. Distinction faite entre le petit et le gros bétail. Après le néolithique, les peuples et tribus se sont constituées en sociétés agro-pastorales. intégraient à leur panthéon au moins une divinité de la fertilité (moissons, troupeaux).
Qu’est-ce que c’a nous dit de la guerre menée par Israël ?
- Ca évoque une guerre menée pour des objectifs alimentaires et de puissance. Car les troupeaux de bétail étaient aussi signes extérieurs de prospérité, un peu comme le téléphone ou l’ordinateur portable de nos jours.


Troisième partie (versets 16-23) : la confrontation entre Samuel et Saül –

Verset 16 et suivants :
-qui est « le plus petit » ?
-a qui s’adresse l’anathème ?
-quelle est la réponse de Saül à Samuel ?
-comment se justifie –t-il ? Quels arguments avance-t-il ?
-Est-ce que vous ne notez pas une progression ?



II - INTERPRETATION

Verset 9 : Comment qualifier le comportement d’Israël et de Saül ?
- Saül et Israël s’enflent d’orgueil en gardant le bétail pour eux. Le roi entraîne le peuple d’Israël dans sa faute. La damnation est collective.

Notez au verset 12 :… pour s’y dresser un monument… ». Qu’est-ce que ça nous dit de l’attitude du roi en général ?

Il est très orgueilleux et il se divinise. Il y a du désordre, car le roi se prend pour Dieu.

Verset 14 : « mais ». Qu’est-ce que ce mot introduit ?
Ce mot est comme une césure. Il introduit une coupure ou une interruption dans le récit. C’est un signe de l’opposition entre le roi et le prophète.

Versets 16-23 : Comment voyez-vous cette suite de questions que Samuel fait à Saül ?
- Ce questionnaire ne serait–il pas inutile ?
- Car Dieu était pourtant au courant des fautes de Saül. Il sait pertinemment qu’il n’a pas respecté la volonté divine.
- Pour qu’il se repente. Dieu lui laisse une chance.

Versets 20 et suivants : Comment voyez-vous les réponses que Saül fait à Samuel ?
- On peut relever un manque de sincérité. Il montre de la duplicité, car il sait qu’il a manqué de respect à la Parole divine.

Que pensez-vous de la réaction de Saül ?
- Saül est de mauvaise foi /malhonnête. Il aggrave sa faute en refusant de reconnaître son erreur. Alors que David s’était repenti devant Nathan, Saül s’entête, s’obstine, et « aggrave son cas ».

Comment interprétez-vous le verdict final ?
- Ce verdict final montre la grande patience de Dieu avec son serviteur. Car Saül ne s’est pas toujours montré irréprochable dans le respect de la Parole de Dieu. Une première rupture entre Samuel et Saül a eu lieu avant ce passage[4]. Il est même prédit la faillite finale de la royauté de Saül. Il avait déjà enfreint la volonté de Dieu. Cette seconde faute conforte Dieu dans son jugement.
- Dieu épargne Israël en sanctionnant le seul Saül. C’est lui le responsable.
- Voyez le verset suivant : Saül se repent, mais il est trop tard. C’est sous le coup de la menace. Ce qui montre qu’on ne peut pas lui faire confiance, car sa fidélité est volatile, inconstante.


III- APPLICATION

Comment Dieu évalue-t-il notre conduite à son égard ?
En quoi notre comportement est semblable a celui de Saül ?
Comment appliquer la volonté de Dieu au quotidien ?

Est- ce que ce passage ne nous invite pas à nous défier des autorités instituées de tous ordres (politiques, économiques, médiatiques, culturelles, etc.) ?
Toute autorité instituée par les hommes n’est pas forcément bonne dès lors qu’elle ne respecte pas la volonté de Dieu.
D’où vient l’autorité ?
De Dieu. Des prêtres et pasteurs chargés d’interpréter les messages divins.

Ouverture

Ce passage sur l’origine de l’autorité nous renvoie à trois autres passages de la Bible :
- Ozias un roi qui avait défié les prêtres (Deuxième livre des Chroniques - 26, 16).
- Romains, 13, 1-14 : « Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. »
- Les faux prophètes qu’annonce le Christ (Luc, 21, 8).

Morale de l’histoire :
-Suivre Dieu avant tout autre personne. Dieu premier servi. Soumission inconditionnelle.
-Notre attitude doit être droite. On ne peut rien feindre, cacher ou dissimuler.
Son service passe même avant l’obéissance aux autorités terrestres, qui sont faillibles, et capables d’erreur. Problème : mimétisme des juifs face à leur roi les conduit dans l’erreur face à Dieu. Obéir à Dieu est dur car cela requiert de prendre du recul par rapport à nos préoccupations terrestres, nos représentations, nos conventions. Se tourner vers le Tout Autre (et non pas les modèles fournis par la société).

Quelques citations :
Qui est comme Dieu ?
Ce psaume montre le danger de l’identification avec Dieu. On court toujours un risque à s’idolâtrer.
Psaume 15 : se conduire avec sincérité.

« Obéir à Dieu, c’est se désobéir à soi-même » (Moby Dick, chap.9).

« Etre chrétien, c’est être vaincu » (Hemingway).

Pensée 333 : « Pense-y bien : être transparent consiste plus à ne pas cacher qu’à vouloir montrer…Il faut permettre de distinguer ce qu’il y a au fond du verre, et non pas s’efforcer de rendre l’air visible. » Sillon, chapitre sur la sincérité- Josémaria Escriva de Balaguer.
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[1] Exode, 17, versets 8-16 - « Amalek vint combattre Israël à Réphidim »
[2] « Saül battit Amalek depuis Havilah jusqu’à Shur, qui est en face de l’Égypte. »
[3] Anathème : excommunication majeure prononcée contre les ennemis de la foi ou les hérétiques. Dans la traduction de Louis Segond (édition de 1910 révisée en 1980), j’ai : « Va maintenant, frappe Amalek, et dévouez par interdit tout ce qui lui appartient ; ».
[4] 1 Sam. 13 versets 13-14

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